Pourquoi certaines personnes comme moi n'arrivent jamais à aimer ? Pourquoi les gens tels que moi passent le plus clair de leur temps entourés d'amis mais avec le cœur vide ? Ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de chance, ni parce qu'ils ne sont pas prêts à être aimés. La solution au problème est bien plus évidente, bien plus idiote. Ils idéalisent l'amour. Derrière leur haine, derrière leurs "ce n'est pas pour moi je suis mieux seul(e)", ils y croient. Tous. Oui, derrière ces mensonges puérils se cache un rêve fragile. Celui de vivre une histoire surprenante, vivante, audacieuse et amusante. Celui d'aimer et d'être aimé.
Mieux, ils rêvent à ce qui est vécu dans les films à l'eau de rose. Quel mal à ça me direz vous ? Une rose est une fleur magnifique, élégante et parfumée... Mais elle pique. On saigne. Les plus belles choses ne peuvent faire que du mal, du moins à la fin. Eh oui, toutes les belles choses ont une fin. Mais ce n'est pas ça qui nous inquiète, nous, les rêveurs fragiles. Non. Ce qui nous inquiète, c'est de ne jamais vivre cet amour de cinéma, de ne jamais avoir le cœur qui saute dans le vide. Nous donnerions notre âme, notre corps, notre souffle mieux, notre vie, pour avoir la chance de vivre cela même rien qu'une petite semaine ou un court mois. Même juste un instant. Qu'importe que cela se termine ensuite ? On aura toujours mal de toute façon. Le bonheur n'est que la peine qui fait une pause. La chaleur n'est que la solitude qui est partie en RTT.
Je parle au nom de ceux qui quelque part y croient, je parle pour ceux qui y croient, je parle pour moi et ma douleur. Nous en rêvons. Je peux vous dire que si nous avions la chance de rencontrer une personne capable de nous serrer dans ses bras en nous suppliant de lui dire qu'on l'aime, nous regardant avec des yeux brillants d'amour, nous souriant avec douceur, nous embrassant avec passion et délicatesse ; nous serions à elle pour l'éternité. Cet espoir nous maintient en vie. Nous nous emballons dès le moindre petit signe, la moindre petite coïncidence ; avec nous l'inconnu du métro se pourrait devenir notre âme sœur. Ridicule, n'est-ce pas ? Et pourtant... C'est notre oxygène, notre rayon de lumière dans l'obscurité. Partagés, déchirés ; nous ne savons plus qui croire, ni où donner de la tête... Ou plutôt du cœur.
Renoncer, continuer, espérer. Hésiter. Mais finalement, quelque soit notre choix, cela nous revient comme un boomerang, comme une évidence : c'est en nous et nous ne pourrons jamais nous en défaire. Il faut donc vivre avec. Vous savez, beaucoup d'écrivains, de compositeurs, de poètes, de philosophes et même de gens comme vous et moi ne cessent de répéter " espérer, rêver, c'est vivre, nous ne sommes rien sans ça ". Ça marche pour nos rêves de faire le tour du monde, d'avoir un chien, d'avoir le dernier lave-vaisselle high-tech ou encore le dernier Iphone ; mais pas pour nos ailes abîmées. Nous aimerions bien arrêter de rêver. Rêver, ça fait mal. Cette envie que l'on sait déjà impossible à assouvir nous détruit, nous ronge au plus profond. Si vous trouvez que j'ai tort, que ce que je raconte est idiot, ne prenez pas la peine de commenter ou de terminer ce monologue. Suivez votre chemin, soyez heureux, et amoureux ; si l'on peut dire. Ceux qui se reconnaissent ici, qui sentent qu'ils sont touchés, blessés, portant un fléau comme celui-ci, réagissez. Tentez de trouver le remède, de trouver la voie pour s'en sortir enfin. Et si vous êtes concernés, mais que pour vous ce rêve est réalisable, tant mieux pour vous, vous avez de la chance. Vous partirez libres, d'y avoir au moins cru. Embrouillés entre le réel et l'irréel, le mortel et l'immortel, nous confondons nos rêves avec notre vie et nos espoirs avec nos peines. Il faut s'y faire comme nous devons nous faire à l'idée que les pattes d'éph' sont démodées et que les chats la nuit ne sont pas gris.
Nous sommes des soldats vaincus, pour une guerre sans victoire...
À corps perdu.
Why do some people like me never manage to love? Why do people like me spend most of their time surrounded by friends but with an empty heart? It is not because they are unlucky, nor because they are not ready to be loved. The solution to the problem is much more obvious, much more stupid. They idealize love. Behind their hatred, behind their “it’s not for me, I’m better off alone”, they believe it. All. Yes, behind these childish lies is a fragile dream. That of experiencing a surprising, lively, daring and amusing story. That of loving and being loved. Better still, they dream of what is experienced in cheesy films. What is the harm in that, you tell me? A rose is a beautiful, elegant and fragrant flower... But it has thorns. We bleed. The most beautiful things can only do harm, at least in the end. Yes, all good things come to an end. But that is not what worries us, the fragile dreamers. No. What worries us is never experiencing this love of cinema, never having our heart leap into space. We would give our soul, our body, our breath, our life, to have the chance to experience this even for just a short week or a short month. Even just for a moment. What does it matter how it ends next? We will always be in pain anyway. Happiness is only pain that takes a break. The heat is only the solitude that has gone away in vacations.
I speak on behalf of those who somewhere believe in it, I speak for those who believe in it, I speak for myself and my pain. We dream of it. I can tell you that if we were lucky enough to meet a person capable of hugging us, begging us to tell them we love them, looking at us with eyes shining with love, smiling at us sweetly, we kissing with passion and delicacy; we would be hers for eternity. This hope keeps us alive. We get carried away at the slightest little sign, the slightest little coincidence ; with us the stranger from the subway could become our soul mate. Ridiculous, is not it? And yet... It is our oxygen, our ray of light in the darkness. Shared, torn ; we no longer know who to believe, or where to turn with our heads... Or rather with our hearts.
Give up, continue, hope. Hesitate. But ultimately, whatever our choice, it comes back to us like a boomerang, like evidence: it is within us and we will never be able to get rid of it. So you have to live with it. You know, many writers, composers, poets, philosophers and even people like you and me keep repeating “to hope, to dream, is to live, we are nothing without that”. It works for our dreams of traveling the world, having a dog, having the latest high-tech dishwasher or even the latest iPhone ; but not for our damaged wings. We would like to stop dreaming. Dreaming hurts. This desire that we already know is impossible to satisfy destroys us, eats us deep. If you think I am wrong, that what I am saying is stupid, do not bother finishing this monologue. Follow your path, be happy, and in love ; so to speak. Those who recognize themselves here, who feel that they are affected, hurt, carrying a scourge like this, react. Try to find the cure, to find the way to finally get out of it. And if you are concerned, but for you this dream is achievable, good for you, you are lucky. You will leave free, having at least believed in it. Confused between the real and the unreal, the mortal and the immortal, we confuse our dreams with our life and our hopes with our sorrows. We have to get used to it just as we have to get used to the idea that bell bottoms are out of fashion and that cats at night are not gray.
We are defeated soldiers, for a war without victory...
Headlong.